Le cheval Cabré à deux têtes, Montezemolo et Todt

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Ryoma
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Le cheval Cabré à deux têtes, Montezemolo et Todt

Message par Ryoma »

Lorsque après avoir été l’organisateur de la coupe du monde en Italie en 1990, Luca di Montezemolo est rappelé mi 1991 par FIAT pour redresser Ferrari la marque va mal Attaquée sur le marché des voitures de sports par Honda et sa NSX et en F1 par Mclaren et Williams.

Pour 1992, Montezemolo fait revenir John Barnard à la direction technique, et aussi Gerhard Berger l’année suivante.
L’équipe n’améliore pas vraiment ses résultats et l’italien décide qu’il lui faut un partenaire pour redresser la gestion compétition, tandis que lui s’occupera de la gestion production du groupe. L’homme de la situation sera Jean Todt.
A son arrivé officiel le 4 juillet 1993, le Français ne connais pas la F1, et va rapidement la découvrir.
Juste après la nomination de Todt, Montezemolo, en négociation salariale avec Gerhard Berger, confie ce dossier au novice Français, qui s’en sortira à merveille. Mais le cas Alesi coince à l’époque.
Lors du GP d’Italie, à Monza, Todt est en négociation avec Ayrton Senna. Le français joue l’intox annonçant que la Scuderia avait déjà ses pilotes pour 1994 et 1995. Les négociations se sont arrêtées là, mais Montezemolo a rapidement été mis au courant de la manœuvre et exprima sa déception sur le dossier Senna.
Début 1995, les deux têtes chercheuses de l’équipe Italienne découvrent que les deux pilotes Ferrari, Williams et Benetton sont en fin de contrat en 1995. La priorité est donnée à Michael Schumacher. Jean Todt est chargé d’engager le champion du monde 1994 à l’époque.
L’allemand signera son contrat en Août 1995, sur une base de deux ans. Mais Montezemolo, qui a en souvenir Niki Lauda, qu’il a dirigé 20 ans auparavant, décide que le duo Schumacher – Berger serai idéal. Car Benetton ne serait pas aussi forte face à Williams en 1996.
Les négociations avec Berger vont bon train. L’autrichien ne dis pas non à une cohabitation, surtout qu’on le paye le même tarif pour une année de plus avec option pour 1997.
Mais Jean Todt a une autre vision de la chose. Ayant bien observé l’équipe Benetton en 1994 et 1995, le français pense que Michael Schumacher est le seul à pouvoir gagner des victoires et qu’il lui faut une deuxième pilote, qui ressemble au profil de Johnny Herbert. Ce sera Eddie Irvine.
Montezemolo se laisse séduire, mais prévient à Todt que l’échec sera sanctionné en 1997.
La saison 1996 sera loin d’être celle que le patron de Ferrari avait imaginée. Irvine est mis sur la touche et Montezemolo discute avec Damon Hill.
Discuté avec le futur champion du monde 1996 n’était pas innocent à l’époque. Car Montezemolo pensait que Michael Schumacher allait faire les deux ans de son contrat, touché le maximum d’argent et partir chez Mclaren Mercedes en 1998. Et puis Damon Hill dans la même voiture que le champion allemand, l’idée plait à Montezemolo.
Une proposition de 10 millions de dollars sera annoncée à Hill, qui est en négociation avec Williams. L’affaire ne se fera pas, court circuité par Jean Todt qui prolonge le contrat de Irvine. Parce que Michael Schumacher l’avait demandé lorsqu’il a prolongé son contrat jusqu’en 1998.
Le titre manqué de 1997, et le début de saison de Ferrari l’année suivante ne plait pas vraiment a Montezemolo.
Schumacher arrive en fin de contrat et Mclaren Mercedes est dans une meilleure posture que la Scuderia pour séduire l’allemand.
Après un bras de fer de plusieurs semaines, Jean Todt arrivera a prolongé le contrat de son pilote de une année.
1999, ne se déroule pas comme l’allemand l’avait prévu. Son équipier Irvine gagne des courses et termine régulièrement sur le podium. Pour le pus grand bonheur de Luca di Montezemolo qui voit son équipe gagné des courses avec ses deux pilotes.

Mais l’accident de Silverstone 1999, va bouleverser l’équipe et faire débuté les tensions naissantes entre Montezemolo et Todt.
A Silverstone le team manager français n’attend pas la fin de course pour voir Irvine sur le podium, il est déjà à l’hôpital au chevet de Schumacher.
Après l’accident, suivra une période de doute pour l’équipe rouge, qui commencera à énerver Montezemolo.
Alors que Irvine gagne le Grand prix d’Allemagne, l’équipe semble ne plus être avec lui. Mais à partir de cette course un bras de fer s’organise.
Le patron de Ferrari, veux que Michael Schumacher revienne en course avant la fin de l’année pour aider Eddie Irvine et Ferrari à se battre pour le titre. Tandis que Jean Todt répond que la saison est fichue et qu’il faut attendre 2000.
Pris dans l’étau, Irvine sonde le manager français pour une prolongation de contrat. A demi lèvre on lui propose 8 millions de dollars pour 2000, mais pas dans les conditions qu’il demande, c’est-à-dire ne plus être 2ème pilote Ferrari. Irvine sens qu’il n’est plus désiré par Ferrari. Et cherchera ailleurs.
De son coté Montezemolo négocie avec Mika Hakkinen pour qu’il soit l’équipier de Schumacher en 2000.

L’italien pense que Schumacher ne retrouvera plus sa forme, pensant à l’accident de Lauda en 1976 qui a modifier l’autrichien et à l’époque Ferrari avait embauché Carlos Reutemann comme premier pilote 1977, ne prévenant pas Lauda, et le fait de négocier avec Hakkinen qui accepte la confrontation avec Schumacher le conforte dans son idée.
On propose 20 millions de dollars à Hakkinen, sous les mêmes conditions que Schumacher. Mais l’affaire sera rapidement oubliée. Jean Todt ayant renouvelé d’une année le contrat du pilote allemand qui précise qu’il veut un droit de regard sur le deuxième pilote.

Montezemolo sert les dents mais les murs ont tremblé du coté de Maranello. L’équipier de Schumacher en 2000 sera finalement Barrichello.
Mais le patron italien après le titre 2000 acquis s’excusera après de Todt, mais continuera à semer des mines anti personnels ici et là.
EN 2001, Barrichello n’est plus jugé au niveau de l’équipe et l’on propose un contrat à David Coulthard de 8 millions de dollars pour 2002 et 2003. Finalement Todt et Schumacher riposte en prolongeant le brésilien d’une année pour 6 millions de dollars.

Enfin l’affaire Alonso qui se terminera aussi par une prolongation du contrat de Barrrichello de deux ans.
Mais en 2005, la donne change. L’équipe n’est plus au niveau de Mclaren et Renault et surtout plus au niveau de sa splendeur récente.
Montezemolo dénonce l’accord d’exclusivité avec Bridgestone, un désaveu pour Jean Todt qui avait tout fait pour l’avoir en 2002. Et Montezemolo débute les négociations avec la gestion de Kimi Raikkkonen.
Les négociations se feront en cachette, mais dureront longtemps et seront ébruité par les agents du Finlandais lors du GP d’Italie 2005.

Jean Todt et tout le monde au sein de la Scuderia comprend que Luca di Montezemolo, entre temps devenu patron de FIAT, a décidé de reprendre en main l’avenir de Ferrari.
Les négociations sur Raikkonen traîneront en longueur, Jean Todt cherchant à prolonger le contrat de Schumacher de deux années supplémentaire et agir comme en 1999. Mais son patron a été trop subtil et malgré des reports de signature, le finlandais signe son contrat avant le GP d’Imola 2006 en Avril. Mais le français demande un délai pour se préparer.
Les négociations reprennent avec Schumacher, d’ailleurs Luca di Montezemolo a indiqué que Ferrari pouvait avoir les deux pilotes dans la même équipe en 2007, une solution de compromis en quelque sorte.

Jean Todt voulait arrêter après le retrait de Michael Schumacher. Mais Montezemolo avait soufflé aux manager du pilote finlandais que Jean Todt devait faire partie les conditions pour que Raikkonen arrive chez Ferrari en 2007.
Le Français est coincé. Un pont d’or de 6 millions de dollars lui est proposé par di Montezemolo. Qui sera accepter après que l’italien ait dis au Français une phrase qui résumera leurs cohabitation durant 13 ans : « Il faut préparer l’avenir de Ferrari, Ferrari est plus important que les ego des personnes qui l’a compose ».
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Mkala
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Re: Le cheval Cabré à deux têtes, Montezemolo et Todt

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Histoires compliquées en F1 :lol:
Ryoma
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Tout a été fait pour que Schumacher parte fin 2006. Jean Todt et Luca di Montezemolo n’avaient pas la même vision du futur. Le français souhaitait continuer deux ans avec le pilote allemand, tandis que Montezemolo, voyant ses rivaux agir (surtout McLaren avec Alonso), avait décidé de miser sur la jeunesse avec Raikkonen. Un précontrat avait été signé avec le finlandais dès 2005/2006. Enfin, à l’époque Todt baissa les bras, ne prolongea que d’une année seulement, pour assurer la continuité (2007), tandis que Schumacher s’est vu proposer un contrat de consultant pour 3 ans.

Durant la première année le septuple champion du monde aida activement la Scuderia Ferrari dans sa quête du titre avec Raikkonen. Mais curieusement, après le départ de Jean Todt de la Scuderia, l’intérêt de Schumacher pour la F1 décline. Il ne roule presque pas avec la F2008 et jamais avec la F60. Se tournant vers la moto. Sauf que l’accident de Felipe Massa en Hongrie a tout redistribué. Michael Schumacher souhaitait revenir au volant d’une formule 1. Une Ferrari surtout. C’est aussi pour cela qu’il avait donné son accord à Montezemolo pour trois années de plus. L’espoir de la 3ème voiture était encore présent en Septembre 2009.
Ryoma
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Construire une équipe et plus largement un projet d’équipe de Formule 1 résulte d’une double vision. L’analyse est importante et les objectifs doivent être à long terme, afin de mesurer les améliorations. L’erreur est d’être dans le court terme. Pourtant, Ferrari depuis une décennie est dans ce cycle.

Pat Fry est un ingénieur consultant qui auparavant avait œuvré chez McLaren au milieu des années 2000 avant de rejoindre la Scuderia Ferrari en 2010. Ce qu’il a découvert est une équipe italienne avec un outil résolument dépassé. Malgré les titres obtenues en 2007 et 2008.

« J’ai vraiment été surpris de voir comment leur technologie était dépassé en comparaison à McLaren. Le tunnel, le respect des délais, les outils de simulation étaient poussiéreux. Il a fallut trois années pour faire avancer les choses sous contrôle. » indique Fry.

La principale lacune de Ferrari était son organisation qui ne pensait qu’à court terme. La pression des titres de l’ère Schumacher/Todt/Brawn poussait dans cette direction de se concentrer uniquement sur le résultat du week-end de course, sans avoir un plan à long terme sur plusieurs années. Auparavant c’était Ross Brawn et Jean Todt qui contrôlait cette continuité. Aujourd’hui seule la solution rapide et un résultat immédiat compte.
Ryoma
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Le président de Ferrari, Luca di Montezemolo a confirmé l’intention de retour en Formule 1 avec Mercedes GP de Michael Schumacher.

« J’ai parlé avec lui [mercredi] et il m’a dit qu’il y a une très forte possibilité, mais que ce n’est pas 100% décidé », a déclaré Di Montezemolo. L’Italien indiquant que le retour du pilote allemand « serait bon pour la F1. »

C’est la première fois que la rumeur se confirme via une déclaration de Di Montezemolo.

« Un gars nommé Michael Schumacher nous a dit à Monza (en Septembre) qu’il renouvellerait son contrat de consultant« , a déclaré Di Montezemolo. « Et il voulait terminer sa carrière avec Ferrari. Mais il y en a une autre qui lui ressemble, à 40, 41 ans, originaire d’Allemagne, avec le même nom et qui a décidé de faire une nouvelle carrière. » Précise avec humour pince sans rire le président de Ferrari. Accentuant même le coté double personnalité de Schumacher.

Montezemolo indique aussi que le « non retour » du septuple champion du monde durant l’été l’avait « détruit moralement » selon ses termes. Toutefois, pour contrecarrer la déferlante sur Internet, le président de Ferrari tente d’anticiper d’une manière relativement étonnante :

« Bien sûr, je vais avoir beaucoup de fans sur notre site Internet très bouleversée. On pense que Michael est un traître. Mais je vais leur expliquer qu’il n’est pas Michael, mais un autre. C’est la raison pour laquelle je pense que nous devons accepter il y ait un autre Michael qui fait défaut à la course. Le vrai Michael est toujours avec Ferrari. »
Ryoma
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Puis, en OFF, Dennis a dévoilé un autre épisode moins connu, d’Hakkinen chez Ferrari. Si le premier contact remonte à 1997, en 2001, Luca di Montezemolo a contacté le double champion du monde finlandais, alors chez McLaren pour signer en 2002 chez Ferrari afin d’être l’équipier de Michael Schumacher. Finalement l’histoire a été bloquée par Jean Todt et Schumacher lui-même.

Ron Dennis continua en indiquant que le recrutement de Kimi Raikkonen chez Ferrari en 2007 n’a pas été sans mal pour l’équipe italienne. Michael Schumacher a dit : « C’est Kimi ou moi », le champion allemand a perdu et Luca di Montezemolo a pris le pouvoir dans la Scuderia.
Ryoma
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Le retour de Jean Todt chez Ferrari en qualité de Super Consultant n’aura été qu’une fable médiatique. Une bonne histoire, mais la réalité est beaucoup plus complexe et remonte 15 ans en arrière : la fin du mandat de Jean Todt chez Ferrari.

Monza 2006, Michael Schumacher franchi la ligne d’arrivée. Luca Colajanni, l’attachée de presse de la Scuderia, distribue un communiqué annonçant la nouvelle du départ à la retraite du septuple champion du monde. L’italien avait agit bizarrement, selon la pratique, sur ordre de Luca di Montezemolo, alors président de FIAT et Ferrari. Monza a été la victoire de Montezemolo sur Jean Todt. L’annonce dans la foulée de l’arrivée de Kimi Raikkonen pour 2007 chez les rouges provoquait le départ de Schumacher. En coulisse pourtant, l’inimitié entre le manager français et le patron italien était à son apogée.

Retour en début d’année 2006, alors que Michael Schumacher mettait la pression sur la Scuderia Ferrari à propos de la compétitivité de la 248, Luca di Montezemolo rencontre Martin Sorrel, le patron de l’agence VPP. L’ordre du jour de cette rencontre est le remplacement de Marlboro dans le portefeuille des partenaires de la Scuderia. Quelques semaines plus tard, Jean Todt, ayant pris connaissance de ce projet rencontra Sorrel pour lui annoncer qu’un accord a été trouvé avec Marlboro (5 ans contre 1 milliard de dollars à l’époque). Le courroux de Montezemolo a été important et l’italien découvrit qu’il n’était plus maitre à Maranello. Jean Todt avait été nommé un an auparavant Directeur Général de Ferrari, mais Montezemolo ne contrôlait plus Todt. Cette épisode Schumacher/Raikkonen dans ces années-là a provoqué le départ de Ross Brawn (victime collatéral de la rivalité) et prolongea Todt pour l’année 2007. En contrepartie, Felipe Massa (managé par Nicolas Todt) avait été prolongé une première fois pour 2007 et une seconde fois pour 2008-2010, avant que Jean Todt ne quitte définitivement Maranello.

A partir de ce moment, la rivalité entre le français et le patron italien a été un marqueur fort, dès que Jean Todt a été président de la FIA en 2010. Les histoires de coulisses sont nombreuses et la Scuderia Ferrari a été une victime de changement intempestif de réglementation. Silverstone 2011 est l’exemple d’une humiliation. Fernando Alonso remporte la seule victoire Ferrari de la saison, lors de la seule course où Red Bull n’avait pas le droit d’utiliser son système d’échappement soufflés. La course suivante le système était de nouveau autorisé et Sébastian Vettel remporta le titre de champion du monde pour la seconde fois. Les rumeurs ont longtemps indiqué que Mercedes a été favorisé autour de son moteur à partir de 2014. Sans preuve, naturellement.

L’ère Todt était d’interdire de manière différée, tout en donnant un exemple, alors que Max Mosley interdisait avec effet immédiat. L’affaire des moteurs de 2019 et son traitement à la barbichette par la FIA, a également laissé une amertume du côté de Maranello et envers Jean Todt. Le départ de Luca di Montezemolo a adouci les relations, mais le mal était fait.

La presse ibérique a rapporté en off que de nombreux employés de Ferrari – à commencer probablement par Mattia Binotto lui-même – ont également alerté John Elkann, le grand patron de Ferrari, que le retour de Todt implique également un retour à certaines pratiques d’image douteuses, comme le fait que son fils Nicolas soit le manager de Charles Leclerc. Les fantômes sont encore présent chez Ferrari et d’une signature imminente, d’un rôle de super consultant, les ambitions, vengeances et souvenir ont donné lieu à une non-signature et un retour à la méfiance dans une Scuderia en pleine restructuration.
Ryoma
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Re: Le cheval Cabré à deux têtes, Montezemolo et Todt

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Alors que la situation de Mattia Binotto a pu être fragilisée par les récents résultats, certains, relayant des bruits de couloir largement infondés, ont fait état (ou plutôt souhaité) d’un possible retour de Jean Todt à la tête de la Scuderia Ferrari.

L’ancien président de la FIA a donc remis, une fois pour toutes, les choses au clair. Le voir revenir à la tête de Maranello relève aujourd’hui plus du rêve que de la réalité.

Todt s’en amuse même, notamment après que des gens disent l’avoir vu en discussion profonde avec John Elkann…

« J’aurais un doute sur le fait que tout ceci soit des nouvelles fondées. Mais il y a beaucoup de nouvelles qui ne sont pas vraies. »

« J’ai pris un petit déjeuner à Turin avec Andrea Agnelli [propriétaire de la Juventus de Turin]. Beaucoup de gens m’ont vu et beaucoup de gens ont pensé que j’irais travailler avec... la Juve. »

« Il est évident que lorsque j’étais président de la FIA, j’ai souvent parlé avec John Elkann. Et nous avons souvent parlé des ambitions de Ferrari. Mais il y a une différence entre parler, partager des espoirs et travailler ensemble. »

Todt n’aurait-il pas tout de même quelques conseils à donner à Mattia Binotto aujourd’hui ? Que pourrait dire le maître à l’éleve ?

« Chaque époque est différente, je ne veux pas donner de conseils. C’est facile de donner des conseils. La seule chose que je puisse lui conseiller, c’est de tenir bon. Et puis maintenant, Ferrari se porte très bien. Il me semble que les gens n’en ont pas pleinement conscience. »

« Nous pouvons espérer les titres l’année prochaine, car cette année, je ne pense plus que ce soit possible. Mais pour gagner, il faut de l’excellence à tous les niveaux. Il est difficile d’y parvenir, et encore plus difficile de la maintenir. Cela commence par l’excellence dans les détails. De ce qui répond au téléphone dans l’entreprise. Si dans une entreprise, on ne répond pas au téléphone après dix sonneries, ce n’est pas une bonne entreprise. Comme je l’ai dit, on ne peut pas faire deux erreurs identiques, si cela arrive, c’est qu’il y a quelque chose à changer. »

« Ferrari a été le plus beau chapitre de ma carrière. Mais aujourd’hui, je vis les choses différemment. J’ai beaucoup de respect pour l’excellent travail que font les autres équipes. C’était difficile, mais c’était beau. Et pour moi, difficile et beau sont des concepts qui vont ensemble, car le beau dépend beaucoup de la difficulté. »

Todt compare Verstappen, Leclerc et Schumacher

Après la situation de son ancienne équipe, Todt a été également prié de donner son opinion sur les pilotes actuels dans le paddock.

Le leader du championnat, Max Verstappen, lui fait-il par exemple penser à Michael Schumacher ?

« Je connais très bien Michael, pas vraiment Max. Max comme Michael est très déterminé, très agressif. Michael, en dehors des courses, est une personne merveilleuse. Pour Max, je ne sais pas, je ne peux rien dire. Maintenant, je le vois concentré sur la course, à juste titre. Et puis, bien sûr, ils avaient tous deux de superbes voitures. Parce que pour gagner, chaque pilote, aussi exceptionnel soit-il, a besoin d’une voiture compétitive. »

« Pour moi, c’est un privilège d’être proche, dans la famille avec Michael, avec Corinna, avec Mick et Gina. Leur vie a changé le 29 décembre 2013. Ils doivent tout vivre différemment. L’important, c’est qu’il y ait la proximité des amis. Et de Keep Fighting, leur fondation. Ces choses font partie de la vie et sont plus importantes que les résultats et nos chères courses. La vie, pour tout le monde, ne se résume pas à la course. »

Quant à Charles Leclerc, est-il aussi de la trempe des plus grands ?

« Charles est déjà un grand champion. Il lui manque encore quelque chose, j’espère qu’il l’aura bientôt. »

Est-ce seulement la voiture qui manque à Charles Leclerc ?

« Il lui manque encore quelque chose » répète Todt...

Todt fier d’avoir poussé pour le halo

A la tête de la FIA, Todt a laissé un dernier héritage durable et aujourd’hui unanimement apprécié, avec le halo, qui a encore sauvé les vies récemment, très probablement, de Guanyu Zhou ou de Romain Grosjean.

Todt revient sur cet épisode du halo en le replaçant dans une perspective plus large.

« Auparavant, les gens allaient aux courses comme ils allaient à une corrida : ils voulaient voir un coureur, un homme, qui se blesse. Les pilotes avaient des casques que même un cycliste ne porterait pas aujourd’hui. Jackie Stewart, Niki Lauda se sont battus pour la sécurité. »

« Lorsque j’ai été élu président de la FIA, j’ai immédiatement mis la sécurité au premier plan, non seulement pour les courses, mais aussi pour les voitures de route. Ce n’est pas toujours facile, car les gens sont réticents au changement. »

« Les épisodes qui m’ont conduit à introduire le Halo sont ceux impliquant Massa à Budapest et celui dans lequel le fils de Surtees a perdu la vie. Les gens n’en voulaient pas, du Halo. J’ai demandé aux ingénieurs : "Est-ce que ce truc sauve la vie des pilotes ? Oui, ont-ils répondu’. Je l’ai donc imposé. La seule chose que l’on puisse dire, c’est que nous avons perdu du temps avec ce projet. »

Ces réussites, à la tête de la Scuderia ou de la FIA, lui donnent-ils de l’orgueil ?

« C’est un mot que je n’aime pas. Je suis fier de ma femme, de mon fils. Pour le reste, l’humilité est nécessaire. Ce que j’ai fait ne me rend pas orgueilleux, cela me motive. Ce qui me rend le plus heureux, c’est la fondation médicale que j’ai créée sur le cerveau et la moelle épinière, sur des maladies comme la maladie de Parkinson ou d’Alzheimer. Un centre qui compte aujourd’hui 750 chercheurs, nous sommes le deuxième centre de neurosciences au monde. Et c’est la plus belle chose que j’ai faite. »
Ryoma
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Re: Le cheval Cabré à deux têtes, Montezemolo et Todt

Message par Ryoma »

Je continue sur ces sujets qui présentent et expliquent les problèmes managériaux de la Scuderia. Si on voulait grossièrement résumer :
- ce ne fut pas le grand amour entre Jean Todt et Luca du Montezemolo. Aux échecs des débuts ont succédé cette période merveilleuse des années 2000. Période d'autant plus méritante face à des constructeurs et des écuries anglaises. La Scuderia reste un petit Poucet.
- Montezemolo alors patron de patrons en Italie et dirigeants de Fiat a du se faire reprocher sa Scuderia internationale. Il a voulu remettre des italiens partout.
- la signature avec Raikkonen pousse Schumacher dehors et presque Todt qui gardera une rancune.
- Todt patron de la FIA (donc règlement F1) arrivera à faire laisser passer la red bull aux ailerons mobilo-flexibles et les mercedes au moteur trop anticipé (le MGUH n'ayant jamais été réfléchi par d'autres).
- l'année 2019 avec une astuce le moteur Italien gagnent en puissance mais est réglementairement trop limite. Un accord secret est conclu avec la FIA. Rien que dévoiler cette info n'est pas un secret. Mais Jean Todt parle de triche....alors que c'est secret.
- Pourtant son ennemi Luca di Montezemolo est parti fin 2014.
- le management n'a pas aidé non plus en 2010, 2012, 2017 et 2018. Voici un petit rappel de 2014 :
"Le début de saison difficile de la Scuderia Ferrari pourrait dans les prochaines heures faire une victime du nom de Stefano Domenicali.

La 9ème et 10ème place de Fernando Alonso et Kimi Raikkonen à l’issu du Grand Prix de Bahreïn a été un constat d’échec pour Luca di Montezemolo présent sur place pour soutenir son team. La stratégie mise en place par Stefano Domenicali ne fonctionne pas. L’homme pourrait partir de la direction sportive de Ferrari. Une annonce est attendue aujourd’hui ou demain, selon plusieurs sources.

Ayant pris la succession de Jean Todt en 2008, Stefano Domenicali fait partie du processus mis en place par Luca di Montezemolo, il y a une décennie, visant à remplacer les anglais par des italiens. Aldo Costa, successeur de Ross Brawn s’en est allé il y a deux ans. Il en sera de même pour Domenicali. En cas de départ de ce dernier c’est donc un aveu d’échec pour le président de Ferrari.

Si l’annonce du départ de Domenicali se confirme son remplaçant n’est pas encore connu et fait fort de spéculation. Le nom de Ross Brawn revient dans les murs de Maranello. Mais également Flavio Briatore. Finalement c’est le président de Ferrari USA, Marco Mattiarci qui prendra la place à la tête de la Scuderia.

La pression était trop forte. L’influence de Fernando Alonso et l’histoire bâtie autour de son prochain départ chez McLaren a eu raison de Stefano Domenicali. Luca di Montezemolo jusque là dans une position d’observation n’avait d’autres choix que d’intervenir brutalement et de provoquer un électrochoc. Accusant le poids de l’échec de sa stratégie managériale italienne par une nouvelle épousant le pragmatisme.

La nomination de Marco Mattiacci, président de Ferrari USA, à la tête de la Scuderia est perçue comme un intermédiaire avant que les choses sérieuses débutent réellement à Maranello. L’homme a pour unique mission de garder solidaire l’équipe sur une saison 2014 déjà considérée comme risible pour la course au titre. Une occasion manquée qui laissera un goût amer. La F14T est une machine ayant la bonne philosophie mais manquant de développements et d’idées. Paradoxe.

Le premier chantier sera de réformer le secteur technique de la Scuderia. Le 23 Juillet 2013, Ferrari annonçait l’arrivée comme directeur technique de James Allison, en direction de Lotus F1 Team à compté du 1er Septembre. Une maison qu’il connaissait bien pour avoir été dans l’ombre de Ross Brawn et Rory Bryne au début des années 2000. Pat Fry, auparavant à ce poste, est affecté comme directeur de l’ingénierie (nouveau poste), mais en rapport direct avec les principaux responsables. Un poste similaire à celui qu’occupait Pat Symonds chez Renault F1 Team de 2002 à 2009.

Avant toutefois de partir, Stefano Domenicali laisse un héritage. Il a réussi, selon plusieurs indications, à convaincre Bob Bell, directeur technique de Mercedes AMG F1 depuis 2011 de venir à Maranello. L’homme quittera ses fonctions à Brackley dès le mois de Mai pour un congé « jardinage de 6 mois ». Il sera en poste dès Novembre en Italie. Bell n’ayant connu depuis dix ans que le poste de directeur technique d’une équipe, il n’est pas difficile d’imaginer son rôle chez Ferrari dans les prochaines années. Notons qu’il n’a pas l’expérience de gérer une équipe. Difficile d’entrevoir ce type de poste pour lui dans une usine comme Maranello. Toutefois il y a un MAIS. L’accord ayant été engagé par Domenicali sans signatures, qui n’est plus dans les murs de Maranello, Bob Bell pourrait être séduit par une autre offre, celle de McLaren. Mattiacci a un premier dossier à conclure d’ici l’été.

Bell – Allison serait une belle équipe de directeurs techniques de la Scuderia Ferrari à partir de 2015. Une situation qu’ils ont bien connue en 2005 chez Renault F1 Team alors championne du monde cette année là et la suivante. Ironie de l’histoire voulant qu’encore une fois l’usine d’Enstone qui fournira le duo technique à Ferrari. Près de 20 ans après le transfert de Ross Brawn et Rory Bryne passant de Benetton à Ferrari. L’histoire à une tendance à bégayer en Formule 1.

Le prochain chantier de Luca di Montezemolo sera la direction de la Scuderia. Les noms de Ross Brawn et Gerhard Berger ont été récemment cité. Si le premier est séduisant sur le papier il disposerait de deux autres offres : Un poste de successeur à Ron Dennis chez McLaren F1, toutefois c’est une autre offre qui retient l’attention. Celle de Jean Todt comme technicien FIA. Voir même Directeur technique FIA. Le président de la FIA souhaite renforcer les organes techniques de la structure fédérale avec des personnalités de premier plan et ayant une grande expérience. Brawn pourrait être fortement tenté par cette nouvelle aventure selon toute vraisemblance. Reste le cas de Gerhard Berger. Discret l’autrichien connait bien la maison pour y avoir été pilote et dispose d’une grande expérience de management d’un constructeur (BMW) et d’une équipe (Scuderia Toro Rosso). Après Helmut Marko (RBR), Toto Wolff/Niki Lauda (Mercedes), le paddock aura un fort accent du Tyrol dans les prochaines années."
Ryoma
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Déclaration de début 2008. Ne pas oublier qu'en F1, on dit souvent l'inverse de ce qu'on pense :
"D'après GMM Jean Todt, directeur de l'équipe Ferrari des 15 dernières années, a voulu être clair avec la presse : « Arrêtez ces rumeurs! Je n'ai aucun problème avec Luca di Montezemolo. Bien entendu, nous n'avons pas toujours été d'accord, mais ça ne fait pas de nous des ennemis. Pour tout vous dire, nous sommes même des amis! »Le français a récemment pris la décision de se retirer de son poste de directeur de l'équipe Ferrari après toutes ses années. Il demeurera toutefois au sein de l'équipe en tant que chef exécutif. « Je suis heureux tant que je peux demeurer à un poste décisionnel qui me permet d'aider Ferrari à atteindre ses objectifs. »Quant à l'éventualité que Todt prenne la place de Max Mosley en tant que président de la FIA, le français ne dit pas non. « Je serai heureux de prendre la place de Max [Mosley] quand l'occasion se présentera et si le monde sportif le veut bien. « Par contre, je crois que le président actuel fait un excellent travail et je ne souhaite pas le moins du monde son départ hâtif. » "
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