Le retour au Mans de Ferrari

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Ryoma
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L'endurance vit actuellement un âge d'or. La catégorie Hypercar, qui réunit les prototypes répondant aux règlementations LMH et LMDh, a séduit de nombreux constructeurs. Alors que pendant une vingtaine d'années, il n'y avait que trois grandes marques au maximum dans la catégorie principale, elles étaient huit aux 24 Heures du Mans cette année, et trois de plus sont attendus pour les prochaines années : Genesis dès 2026, puis McLaren et Ford en 2027.

Cette période pourrait ne pas durer. Il est naturellement difficile de contenter autant de constructeurs, tous ne pouvant pas prétendre à la victoire, et les premiers départs sont enregistrés. Si les cas Glickenhaus, Vanwall et Lamborghini sont principalement liés à des questions financières, la décision de Porsche de quitter le WEC a sonné comme un avertissement pour la catégorie.

Porsche a notamment critiqué la BoP (Balance de Performance) ces derniers mois, qui cherche à équilibrer le niveau de l'ensemble du plateau, principalement entre les prototypes LMH, conçus directement par les constructeurs, et LMDh, basés sur un châssis et plusieurs composants achetés à des prestataires. Les instances dirigeantes veulent continuer à faire cohabiter les deux types de prototypes, notamment en ajoutant un handicap de performance qui doit encore être défini, ce qui contribue à un climat d'incertitude.

Ferrari se montre plus serein quant à son avenir. Face à l'arrivée de nouveaux constructeurs, le Cheval cabré plaide pour une stabilité dans le règlement technique, qui ne devrait pas évoluer à court terme. "Je crois que les règlements ne changeront pas avant 2029, pour respecter les constructeurs qui arriveront en 2027", a déclaré Antonello Coletta, responsable du programme de Ferrari en WEC, lors d'une conférence de presse à laquelle Motorsport.com était présente.

"Il faut leur garantir au moins trois saisons [de stabilité], donc un programme d'au minimum trois ans jusqu'en 2029. Je ne sais sincèrement pas ce qui se passera ensuite, ce n'est pas à moi de dire comment la situation va évoluer."

L'avenir de Ferrari en WEC et au Mans semble ainsi assuré. L'ACO a déjà garanti ce maintien du règlement technique jusqu'en 2029 et envisage même de le conserver jusqu'en 2032. Cette approche séduit Colleta, qui confirme une intention de prolonger le programme de Ferrari au moins jusqu'à la fin de la décennie.

"Je sais qu'il peut y avoir des moments difficiles et des changements de stratégie. Je crois qu'il est important d'avoir des garanties de stabilité et de crédibilité quand on lance un tel programme. Nous avons toujours parlé de 2027 parce que, jusqu'à présent, c'était l'objectif dans les règlements. Maintenant, on parle de les prolonger pour quelques saisons. Objectivement, je dirais que rien ne devrait changer jusqu'en 2029. Si c'est le cas, je ne vois pas pourquoi nous ne devrions pas être là."

Pour la Fédération Internationale de l'Automobile (FIA) et l'Automobile Club de l'Ouest (ACO), la difficulté restera d'équilibrer les performances entre les LMH et LMDh. Parmi les constructeurs actuellement présents, Ferrari, Toyota, Peugeot et Aston Martin ont conçu un prototype LMH, tandis que Porsche, Cadillac, Alpine et BMW ont opté pour le LMDh. Les trois constructeurs attendus ont aussi privilégié la voie du LMDh, moins coûteuse, mais Coletta assume le choix de Ferrari.

"C'est difficile de parler des choix des autres. Quand nous avons étudié le projet, nous voulions que la Ferrari soit entièrement conçue, dessinée, construite et définie par nous, donc nous avons choisi le LMH. Le LMDh est en effet un raccourci, parce qu'une fois que le moteur est défini, on achète l'hybride, la boîte de vitesses et le châssis. L'aérodynamique est très similaire [entre les prototypes], avec un nez différent."

"C'est vraiment un choix personnel, que nous respectons. Ferrari aime rouler avec une voiture faite en interne. C'est certainement beaucoup plus difficile, compliqué et coûteux, mais quand on gagne, la satisfaction est plus grande parce qu'on sait que c'est notre voiture. Et on a la possibilité de transférer les connaissances de la piste à d'autres voitures, comme la F80."
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